Genèse de l'Association "Au Fil de l'Orne"

 

J'ai commencé ma carrière à Moyeuvre-Grande dans les années 50, à l'époque où la vallée grouillait encore d'activité, où les fumées des usines étaient la caractéristique dominante du paysage, où les gerbes d'étincelles des fours Thomas et le déversement du laitier incandescent sur les crassiers constituaient un feu d'artifice nocturne permanent

Aujourd'hui, la vallée présente un visage bien différent. En amont de Rombas, les vestiges de la sidérurgie ont pratiquement disparu, mais les friches industrielles apparaissent encore souvent comme de gigantesques plaies dans le paysage. Les habitants restent marqués par le traumatisme de la disparition de la mono-industrie. Cela se comprend d'autant mieux que certaines conséquences dramatiques de l'exploitation minière apparaissent seulement maintenant, bien longtemps après la fermeture des mines.

En revanche, l'Orne, du cloaque qu'elle était à l'époque, est redevenue une belle rivière aux eaux claires et poissonneuses. Ce constat, je l'ai fait après huit années passées à Strasbourg, où j'avais pris l'habitude de profiter d'un réseau remarquable de pistes cyclables rayonnant le long des canaux vers le nord, le sud et l'ouest.

Durant le printemps et l'été 1999, muni de mon appareil de photo, j'ai "exploré" en VTT les rives de l'Orne pratiquement de bout en bout pour vérifier s'il ne serait pas possible d'y réaliser une piste cyclable. J'ai mis au point un album de quelque 120 photos. Je l'ai montré d'abord à mon entourage familial, puis à Jean Marie Bild et Yves Thiel. Leurs encouragements m'ont décidé à lancer dans la presse locale l'idée d'une piste interdépartementale. Après l'article du 17 octobre 1999, il y a eu le 7 novembre la prise de position très favorable de la Municipalité de Rombas. Bon nombre de particuliers m'ont fait part de leur approbation, mais ce sont les réactions de Jean Jacques Sitek et Didier Nobile qui m'ont décidé à créer avec eux une Association. Le 16 novembre, nous nous sommes rencontrés tous les trois "chez Schmatt". Chacun devait réfléchir au nom que nous donnerions à l'Association. La fois suivante, Daniel Braun et Jean Louis Pironio s'étaient joints à nous et c'est la proposition de Jean-Jacques qui a été retenue: Au Fil de l'Orne. Lors de la troisième réunion, le 30 novembre, Jean Zappimbulso nous ayant rejoints, nous étions six pour réfléchir aux statuts et à la répartition des rôles et pour fixer la date et le lieu de l'Assemblée Constitutive: le 9 décembre 1999 à Moyeuvre-Grande.

 

Lucien HAMMES